Là Bas

" ...sur du satin, de la rayonne..."

*Tout observateur impartial présent à ce moment dans le donjon aurait ouvert de grands yeux.
Deux pas allongés en avant, un pas en arrière, déhanchement du bassin, virevolte, trémoussement...*

"Aiguisées comme des couperets
Deux flèches qui donnent des idées
Des sensations..."

*La jeune femme avait beau avoir des armes en main, elle ne se comportait pas comme les chasseurs d'adorateurs habituels.
Non seulement sa démarche était pour le moins inhabituelle, chaloupée, même pourrait on dire, mais elle chantait à tue-tête.*

"Quand tu souris et quand tu ris
Je ris aussi, tu aimes tellement la vie
Quel est donc ce froid que l'on sent en toi?"

*Pourtant, même (surtout?) décontenancés par cette approche inhabituelle, les Adorateurs continuaient de tomber à ses pieds.
Plus inhabituel était ce qu'elle marmonnait entre deux.*

"Mais c'est la mort qui t'a assassinée, Marcia
C'est la mort qui t'a consumée, Marcia
Trop grand
C'est le cancer que tu as pris sous ton bras
Maintenant, tu es en cendres, cendres
Trop lourd
La mort, c'est comme une chose impossible
Et même à toi qui est forte comme une fusée
Trop gros
Et même à toi, qui est la vie même, Marcia
C'est la mort qui t'a emmenée
Trop petit..."

*Un finalement, eut l'air de lui plaire.
Le coup de grâce est retenu.*

"Avec la tête
Elle danse aussi très bien
Et bah voila...
Et son visage
Danse avec tout le reste
Parfait, mon petit gars!
Elle a cherché
Une nouvelle façon
Et l'a inventée.
Tu es tout ce que je cherchais"

*Ladite tête si brillamment chantée est heurtée violemment sur le sol plusieurs fois jusque à ce que l'inconscience vienne bienveillamment au secours de l'adorateur.
Le pas reste dansant tandis qu'elle rebrousse chemin, trainant l’adorateur dument saucissonné par des lanières de cuir, par les pieds, chantonnant encore:*

"C'est elle, la sauterelle
La sirène en mal d'amour
Le danseur dans la flanelle
Ou le carton..."

https://youtu.be/t6FVlfOgTo8

Paroles tirées de:
Les Rita Mitsouko : "Marcia Baïla" (1985)