Communion

https://youtu.be/1lyu1KKwC74
Assise en tailleur, elle se perd dans l'observation des ocres, oranges et rouges qui s’entremêlent formant l’âpre beauté martienne.
Itzamna laisse entendre ses derniers accords, tandis que déja s'élève en contrepoint la douce mélopée d'Akhushtal.
Elle boit leurs chansons tout comme elle boit les paysages de Mars, s'abandonnant à leur exigeante nature, violente, agressive, pure.
Au loin, le pale soleil fait briller les couleurs du sol, les mêlant en un orange clair, Janus minéral ,là où l'azur et le pourpre se rencontrent.
Elle écoute Mars comme d'autres la creusent, la regarde comme d'autres l'ignorent, se ressource dans ses trésors si souvent dédaignés.
Elle se donne sans rien retenir, s'abandonne à ses bras sans réserve aucune, se perdant pour mieux se retrouver.
Parce qu'il faut donner pour recevoir, parce que Mars est bien plus généreuse que on ne le présume et que à ceux qui l'aiment sans réserve, elle sait récompenser.
Leurs vagues la lavent de cette aigreur qui lui colle à la peau, empoisonne ses réflexions.
De l'amertume, ne reste que un zeste, idéal pour épicer les pensées et parce que elle n'oublie jamais.
La colère qu'elle confie à leurs bons soins, ils la sublimeront, l'aiguiseront, la poliront afin qu'elle devienne outil plutôt que maîtresse, instrument et non dictatrice.
Quand elle revient de sa transe, le soleil déja se pose sur l'horizon que les premières morsures de la nuit noircissent.
Elle se lève à regret, tandis que peu à peu s'efface la communion avec cette terre, esprit apaisé.